Dans les grands fonds, on trouve l’obscurité éternelle, des températures froides et des pressions élevées. Néanmoins, une riche vie marine habite de nombreuses régions, souvent composée d’invertébrés tels que les éponges, les concombres de mer et les coraux. De nombreux habitants des profondeurs de l’océan Arctique sont aujourd’hui connus, y compris dans les zones profondes peu explorées de l’océan Arctique. Les expéditions de recherche découvrent toujours de nouvelles espèces dans les profondeurs froides. Aujourd’hui, une équipe internationale a découvert, au large de la côte ouest du Groenland, des jardins de coraux à des profondeurs comprises entre 500 et 1 000 mètres. Une zone a particulièrement retenu l’attention et doit être transformée en zone protégée. Au large de la côte ouest du Groenland, une équipe internationale a découvert des jardins de coraux à des profondeurs comprises entre 500 et 1 000 mètres.
La zone particulièrement mise en valeur par l’équipe de recherche, composée de scientifiques britanniques et groenlandais, est située sur le talus continental du banc Toqqusaq, à l’ouest de Nuuk. Les chercheurs y ont trouvé une variété d’invertébrés sur des séquences vidéo dans une zone de près de 500 kilomètres carrés. Les groupes les plus représentés étaient les anémones et les coraux-choux-fleurs. Cette découverte est d’autant plus importante que ces animaux n’ont été trouvés en grand nombre qu’autour de l’Islande jusqu’à présent. Au total, les scientifiques ont découvert plus de 44 000 individus sur 18 sites au cours de leurs travaux dans le détroit de Davis. Cette voie d’eau, qui sépare le Groenland du Canada, est importante pour le Groenland, tant sur le plan logistique qu’économique.
« Nous espérons que des études comme celle-ci nous permettront de mieux comprendre les relations écologiques et contribueront à une gestion durable de la pêche »
Martin Blicher, Institut des ressources naturelles du Groenland
Le jardin découvert par les chercheurs se trouve à environ 500 mètres de profondeur et présente une grande variété d’invertébrés. Outre les anémones, les scientifiques ont également découvert de nombreuses étoiles de mer et étoiles à plumes, des brittlestars, des éponges et même des poissons et des calmars. Un monde inconnu jusqu’alors s’ouvrait devant eux. « Les fonds marins du Groenland sont pratiquement inexplorés, bien que nous sachions qu’ils sont habités par plus de 2 000 espèces différentes qui contribuent ensemble à la création d’habitats complexes et diversifiés et au fonctionnement de l’écosystème marin », explique Martin Blicher, de l’Institut des ressources naturelles du Groenland. Martin Blicher, de l’Institut des ressources naturelles du Groenland, l’un des auteurs de l’étude, souligne également l’importance de la connaissance de ces zones. « Malgré le peu de connaissances sur ces habitats des fonds marins, l’économie groenlandaise dépend d’un petit nombre de pêcheries qui chalutent les fonds marins. Nous espérons que des études comme celle-ci nous permettront de mieux comprendre les relations écologiques et contribueront à une gestion durable de la pêche », déclare M. Blicher.
« Nous travaillerons avec le gouvernement et le secteur de la pêche du Groenland pour garantir la protection de cet habitat fragile, complexe et magnifique.
Stephen Long, Collège universitaire de Londres
L’équipe espère également la compréhension des pêcheurs et des autorités locales, car le jardin, qu’elle considère comme écologiquement important, est également situé dans une zone économiquement importante, riche en flétans. Ces poissons sont capturés à l’aide de filets de chalutage qui sont tirés sur les fonds marins et causent des dommages considérables. « Nous travaillerons avec le gouvernement du Groenland et l’industrie de la pêche pour garantir la protection de cet habitat fragile, complexe et magnifique », explique Stephen Long, doctorant à l’University College London et premier auteur de l’article.
Un aspect important que les chercheurs mettent en évidence dans leurs travaux est le dispositif qui a été utilisé pour étudier les fonds marins. Il s’agit d’un traîneau de la taille d’un mini-Cooper, sur lequel ont été installés, outre des lampes et des lasers, une caméra GoPro disponible dans le commerce et placée dans un conteneur résistant à la pression. L’ensemble du dispositif constitue un moyen rentable et pratique de mener des recherches en eaux profondes. « La mise au point d’un outil peu coûteux capable de résister aux environnements des grands fonds ouvre de nouvelles perspectives pour notre compréhension et notre gestion des écosystèmes marins », explique M. Long. « Notre recherche est certainement le premier exemple de l’utilisation d’un traîneau vidéo peu coûteux, conçu par des bricoleurs, pour explorer les habitats des grands fonds marins dans les 2,2 millions de kilomètres carrés de mer du Groenland ».
Dr Michael Wenger, PolarJournal
Link zur Studie : Long et al (2020) Fron Mar Scie 7:460, doi.org/10.3389/fmars.2020.00460