Les planificateurs de la mission ont cherché des sites appropriés offrant un accès facile à l’énergie solaire et une bonne connexion de communication avec la Terre pour établir le camp de base Artemis. En cherchant un endroit approprié, les planificateurs ont trouvé une face du pôle sud de la Lune tournée vers la Terre.
Alors que la région du pôle Sud comporte de nombreuses zones bien éclairées, certaines terres sont plongées en permanence dans l’obscurité. Ces conditions d’éclairage uniques sont liées à l’inclinaison de la lune et à la topographie de la région du pôle Sud. Contrairement à l’inclinaison de 23,5 degrés de la Terre, la Lune n’est inclinée que de 1,5 degré sur son axe. Cela signifie que la hauteur du soleil dans le ciel aux pôles lunaires ne change pas de manière significative, une condition nécessaire pour produire de l’énergie de manière régulière.
Alors que le soleil brille toujours dans les hauteurs, les surfaces basses, cachées derrière les crêtes, sont constamment dans l’obscurité. Les températures dans certains des cratères les plus froids peuvent descendre à environ -235 degrés Celsius (-391 degrés Fahrenheit). Les scientifiques pensent que c’est justement là que se trouvent des dépôts de glace d’eau. Ces ressources pourraient être extraites et transformées en oxygène, en eau et en carburant pour fusée. L’eau est absolument nécessaire pour maintenir un séjour prolongé dans une base lunaire. L’avenir nous dira s’il y a suffisamment de « trous d’eau » dans les environs immédiats du camp de base Artemis.
La zone « Shackleton-de Gerlache Ridge » constitue l’objectif principal
L’arête entre les cratères Shackleton et De Gerlache est une région fortement éclairée, identifiée par la NASA comme une zone d’atterrissage potentielle pour de futurs atterrissages habités. L’altitude relativement élevée de ce paysage signifie que certaines parties sont éclairées par le soleil jusqu’à 90% du temps. Les futurs astronautes pourraient tirer profit de cette irradiation continue en installant des panneaux solaires à plusieurs endroits très proches les uns des autres, et qui fourniraient de l’énergie solaire de manière quasi constante.
Démarrage à l’automne 2022
Après la réussite de la répétition générale de la fusée lunaire Artemis-1 le 20 juin, la NASA a annoncé des dates possibles de lancement. Selon ces informations, le vol vers la Lune devrait avoir lieu entre fin août et début septembre. Artemis 1 emportera un module Orion sans équipage pour un voyage autour de la Lune. Ce n’est qu’avec Artemis 2 que quatre astronautes pourront être embarqués ultérieurement. Cette mission est prévue pour mai 2024. La prochaine étape sera ensuite Artemis 3, avec un alunissage habité prévu pour 2025 ou 2026. Il s’agirait également du premier alunissage habité depuis Apollo17 en 1972.
Le plan du programme Artemis prévoit 37 lancements de fusées privées et de la NASA, ainsi qu’un mélange d’atterrissages robotisés et habités. D’ici 2028, le camp de base Artemis devrait être achevé et accueillir un équipage pour une longue période.
La course à la Lune est lancée
La Chine a prévu une série de missions lunaires dans les années à venir, qui aboutiront à la construction d’une station internationale d’exploration lunaire (ILRS) au pôle sud de la Lune dans les années 2030. La Chine et la Russie ont conçu les détails d’un ILRS depuis l’année dernière.
La Chine et la Russie ont annoncé, dans le cadre d’un protocole d’accord, qu’elles partageraient leur expérience en matière de science spatiale, de recherche et de développement. Les deux pays établiront une feuille de route pour la construction d’une station internationale d’exploration lunaire et collaboreront étroitement à la planification et à l’exploitation du projet.
Heiner Kubny, PolarJournal
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