Le British Antarctic Survey (BAS) et la RSPB recrutent des détectives d’albatros pour aider à la recherche d’albatros hurleurs sur des images satellites de l’espace. Cela devrait permettre d’en savoir plus sur la manière dont les grands oiseaux marins sont affectés par le changement climatique, la pêche intensive et les espèces invasives.
Le projet « Albatrosses from Space » se concentre actuellement sur les albatros hurleurs de la Géorgie du Sud, dans l’Atlantique Sud. Bien que les albatros hurleurs nichent sur des terrains herbeux et relativement plats, les îles de Géorgie du Sud présentent des falaises et des affleurements rocheux abrupts, ce qui rend leur accès dangereux et coûteux pour les chercheurs. L’utilisation d’images satellites pour compter les oiseaux est plus sûre et ne provoque pas de perturbations pour les oiseaux ou leur habitat. De plus, il permet d’économiser du temps et de l’argent en atteignant des zones jusqu’alors inaccessibles niveau topographie. Le projet est dirigé par l’équipe « Wildlife from Space » du BAS, qui surveille également les morses, les pingouins, les baleines et les phoques via des images satellites.
Le Dr. Peter Fretwellqui dirige l’équipe « Wildlife from Space », déclare : « L’équipe « Wildlife From Space » utilise des images satellites depuis de nombreuses années pour détecter les albatros, mais jamais à une telle échelle. Il y a plus de vingt sites de reproduction principaux pour les albatros hurleurs en Géorgie du Sud, mais seulement trois d’entre eux sont régulièrement surveillés depuis le sol, car la plupart sont difficiles d’accès. Les images satellites aideront à résoudre ce problème en nous permettant de réaliser des comptages à distance des albatros sur tous les sites de reproduction ».
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En utilisant des images satellites à haute résolution, les chercheurs du BAS ont trouvé un moyen de localiser les albatros. L’envergure des ailes d’un albatros hurleur est de plus de trois mètres. Leur corps à lui seul mesure plus d’un mètre de long, ce qui signifie qu’ils sont visibles sur les images satellites sous forme de points blanc crème.
Le comptage des albatros individuels est un moyen fantastique pour les scientifiques de surveiller les populations et les taux de reproduction, ainsi que d’évaluer l’impact des mesures de protection des populations d’albatros.
Tout le monde peut participer à ce projet – Il n’est pas nécessaire d’être un expert, car il y a une formation sur les éléments auxquels il faut être attentif sur les images. L’objectif à long terme est de former un groupe de chasseurs d’albatros afin qu’ils puissent réaliser le premier recensement mondial des albatros en collaboration avec les responsables du projet. L’implication des gens à ce stade précoce aidera ce projet à gagner en force et à faire une réelle différence pour la protection de l’albatros.
Le Dr. Marie Attardqui dirige le projet « Albatros from Space », déclare : « Ce projet ne serait pas possible sans l’aide du public. Les images satellites de chaque site de reproduction sont divisées en milliers de carrés afin de faciliter la recherche. Les albatros seront présents dans certaines d’entre elles, mais il faudrait trop de temps pour que quelques personnes les parcourent seules. Chaque carreau est parcouru par six personnes. Nous considérons qu’un albatros est présent lorsque plusieurs personnes marquent le même point blanc crème ».
Gardien de la mer
Les albatros planent sur les mers avec une aisance exceptionnelle, tirant leur énergie des vents proches du niveau de la mer pour se maintenir en suspension, ce qui les oblige rarement à battre des ailes. Ces oiseaux remarquables sont toutefois confrontés à une baisse de leur population. La pêche, les espèces invasives et le changement climatique constituent de sérieuses menaces. En mer, les albatros luttent contre les dangers des lignes commerciales et des câbles de chaluts. On estime que chaque année, environ 100 000 albatros au total, toutes espèces confondues, sont tués par des engins de pêche à la palangre.
Les albatros peuvent vivre bien plus de 50 ans et nouer des liens à vie avec leurs compagnons. Il faut presque un an entre la ponte et l’élevage pour un seul poussin. Les parents prennent alors un congé l’année suivante pour se reposer. Cela signifie que lorsque des albatros adultes meurent à cause de la pêche, les populations ne se reconstituent que lentement. Ces espèces sont donc sérieusement menacées d’extinction si nous ne renversons pas la tendance.
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British Antarctic Survey (BAS)