Le KSAT prévoit un réseau terrestre pour les communications lunaires | Polarjournal
Faisant suite à la découverte d’eau au pôle sud de la Lune, une future base devrait être construite sur cette face opposée à la Terre. Un réseau de satellites autour de la Lune enverrait des signaux de communication à un réseau terrestre et vice versa. Ce réseau sera construit et exploité par KSAT. Image : KSAT

Si vous prenez l’avion pour Longyearbyen, vous verrez un grand réseau de 100 antennes en survolant la localité. Cette installation appartient à Kongsberg Satellite Services ou KSAT, une société norvégienne qui propose des technologies de communication par satellite à différents partenaires. Parmi eux, la NASA, qui souhaite retourner sur la Lune avec son programme Artemis. KSAT vient de présenter un projet visant à améliorer la communication pour ces missions. Mais ce n’est que les prémices d’une idée encore plus grande.

Après la découverte d’eau gelée dans un cratère au pôle sud de la Lune, le projet de construction d’une future base lunaire semble faire d’énormes progrès. Et KSAT veut y participer activement. Un réseau au sol d’antennes de classe 20m qui assurerait la communication avec les futures missions lunaires, et même avec une base (ou des bases) lunaire(s) en projet, telle est la vision du CEO de KSAT, Rolf Skatteboe. Pour ce faire, tout un réseau de nouvelles antennes de ce type devrait voir le jour sur Terre au cours des deux ou trois prochaines années. Ces dernières seront ensuite reliées à plusieurs satellites en orbite autour de la Lune, permettant ainsi à une base située au pôle sud lunaire de communiquer avec la Terre. Le CEO a présenté ce plan dans le cadre de la semaine de l’espace de la Silicon Valley.

KSAT exploite un réseau de 260 antennes sur un total de 25 sites, y compris en Arctique et en Antarctique. Dans le cadre de ce nouveau projet, de nouvelles antennes de 20 m seront installées et serviront uniquement à la communication lunaire. Image : KSAT

Depuis janvier 2022, KSAT fait partie d’un projet visant à assurer la liaison avec les missions et les bases lunaires. Plus de 100 missions lunaires devraient être lancées dans les années à venir, selon les rapports d’experts, un marché lucratif pour une entreprise de communication comme KSAT. « Nous considérons les marchés émergents de la Lune et de Cislunar comme des domaines où l’expérience de KSAT peut être utilisée afin d’établir une offre intégrée et rentable de services de stations terrestres, au-delà de la LEO et sur des orbites proches de l’espace », déclare Arnulf Kjeldsen, directeur adjoint de la stratégie et de la technologie chez KSAT. « La communication lunaire est une prochaine étape naturelle pour nous ». A cette fin, il faut construire de nouvelles antennes satellites à différents endroits de la Terre pour répondre aux exigences difficiles d’une liaison continue avec la Lune et les véhicules spatiaux pendant les missions lunaires. « Les exigences des futures missions, qui nécessitent une couverture de la Lune 24 heures sur 24 avec une fiabilité maximale et le soutien de transmissions de données à grande échelle par l’utilisation de fréquences spécifiques, ont incité KSAT à relever le défi d’être à la pointe du développement de stations terrestres commerciales pour les réseaux lunaires en construisant des antennes spécifiques de classe 20m », explique Rolf Skatteboe. C’est pourquoi son entreprise va faire de gros investissements pour que le projet puisse être réalisé dans les deux ou trois prochaines années.

Les 25 sites actuels, avec leurs 260 antennes, dont 100 rien qu’au-dessus du Svalbard, continueront d’offrir les services actuels. Et le site du Svalbard offre justement un avantage unique, à savoir la couverture totale des communications par satellite dans la partie la plus haute de l’hémisphère nord avec des satellites en orbite basse. C’est donc à partir de ce point que la plupart des satellites peuvent être ciblés afin de communiquer avec eux, en plus d’envoyer et de recevoir des données. Les différentes antennes se connectent alors à des satellites individuels ou à des missions entières. Parmi les clients de KSAT au Svalbard, on trouve, outre les agences spatiales NASA et ESA, la National Oceanic and Atmospheric Administration NOAA, les agences aérospatiales japonaises et allemandes, mais aussi des entreprises privées comme Iridium. Les données envoyées et reçues partent de la station via un câble en fibre optique vers le continent et les clients finaux. En Antarctique, KSAT exploite également un site d’antennes sur la station norvégienne qui, avec Punta Arenas, offre la même chose dans l’hémisphère sud. En couvrant les deux régions polaires, il semble donc presque logique de passer à l’étape suivante, à savoir le pôle sud de la Lune.

Dr. Michael Wenger, PolarJournal

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