Jusqu’à présent, les personnes souhaitant se rendre au Svalbard depuis l’étranger devaient se charger au préalable des conditions d’entrée. En effet, se rendre dans l’archipel arctique n’est pas la même chose que d’entrer en Norvège, du moins en tant que citoyen d’un pays de l’espace Schengen. En effet, contrairement à la Norvège, le Svalbard ne fait pas partie de l’espace Schengen, ce qui nécessite des passeports avec des contrôles correspondants. Jusqu’à présent, cela se faisait soit à Oslo, soit à Tromsø. Tout cela devrait changer à partir de février. Mais pas pour tout le monde.
Contrôler les passeports, oui, mais pour qui, c’est pour l’instant la question cruciale pour les voyageurs qui arriveront à Longyearbyen à partir de février. Et la réponse serait en fait plutôt simple : l’entrée au Svalbard n’est possible qu’avec un passeport valide et tous les voyageurs en provenance de l’étranger qui arriveront au Svalbard seront soumis à un contrôle de passeport. Selon la pratique actuelle, cela signifierait que les voyageurs arrivant à Longyearbyen, soit directement de l’étranger via un vol charter, soit d’Oslo ou de Tromsø, devraient passer, une nouvelle fois, par un point de contrôle d’entrée avant de pouvoir récupérer leurs bagages et quitter ensuite l’aéroport. Cela ne serait pas plus différent que de voyager dans d’autres pays qui ne font pas partie de l’accord de Schengen.
Les plans avaient été établis par le gouvernement norvégien en mai 2022 pour le Svalbard suite au conflit ukrainien. Mais au Svalbard, la réalité est bien différente de ce qu’Oslo voudrait qu’elle soit. En effet, les ressources nécessaires à la mise en œuvre des plans font défaut, tant en termes d’infrastructures que de personnel. De plus, la saison touristique vient de commencer. Il a donc fallu au préalable créer les structures nécessaires. La première étape sera donc la construction du bâtiment de contrôle. Celui-ci sera situé sur le côté du bâtiment de l’aéroport, là où, à l’heure actuelle, les groupes de touristes montent dans des bus pour se rendre au centre. L’accès au bâtiment se fera par l’intérieur et sa structure sera similaire à celle de Tromsø. Cela signifie une simple pièce avec des barres de séparation et deux boîtes de contrôle. Après le contrôle, on pourra quitter le bâtiment par l’arrière et par une rampe, puis retourner à l’intérieur, sur le côté de l’aéroport, pour récupérer ses bagages sur le tapis roulant. Ce n’est qu’ensuite que le voyage pourra se poursuivre vers Longyearbyen.
Mais la question de savoir qui doit être contrôlé est toujours en suspens. En effet, la plupart des voyageurs n’arriveront pas par des vols charters, qui sont les plus susceptibles de passer les contrôles, mais par les vols réguliers en provenance d’Oslo et de Tromsø. Ils auront alors déjà passé le contrôle des passeports. Donc, deux visites de contrôle sur le chemin de Longyearbyen ? « Cela peut arriver. Il n’y a pas d’arrangement fixe selon lequel tout le monde ou personne doit passer les contrôles », explique le sergent-chef Stein Olav Bredli, responsable des tâches de police, dans une interview accordée au journal local « Svalbardposten ». « C’est une évaluation que nous faisons pratiquement jour après jour. Mais nous devons avoir les locaux adéquats sur place ». Il estime par ailleurs que ces mesures, ainsi que le bâtiment de 136 mètres carrés qui devrait être prêt dès février, ne sont que temporaires. « Nous ne voulons pas de contrôles permanents des passeports ici », explique encore Bredli dans l’interview. Mais au moins le bâtiment ne sera vraiment que temporaire, car il est question depuis longtemps d’agrandir le terminal de l’aéroport. Cependant, il n’est pas certain que les souhaits de Bredli soient entendus à l’avenir à Oslo. En effet, la situation dont découle la décision du gouvernement ne s’est pas améliorée et il est fort probable qu’elle ne changera guère dans un avenir proche.
Dr. Michael Wenger, PolarJournal
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