En raison des dégâts immenses causés par les chaluts dans le sous-sol marin, la recherche de crustacés dans les eaux norvégiennes a été interdite il y a plus de 30 ans. Aujourd’hui, l’entreprise de technologie marine « Ava Ocean », basée à Ålesund en Norvège, a mis au point une nouvelle méthode de collecte des crustacés au fond de la mer. Comme le système est différent de tout ce qui est utilisé aujourd’hui dans la récolte des coquilles Saint-Jacques, le gouvernement norvégien a accordé à « Ava Ocean » une pêche d’essai de cinq ans afin de développer encore plus la technologie et de valider le concept. Il est prévu de collecter jusqu’à 15 000 tonnes de crustacés par an.
L’entreprise a collaboré avec des scientifiques marins pour mettre au point une méthode précise de cueillette des coquilles Saint-Jacques arctiques (Chlamys islandica) et d’autres fruits de mer au fond de l’océan. Le but est d’éviter les prises accidentelles et de ne pas nuire à l’environnement. En conséquence, « Ava Ocean » a obtenu le premier permis de pêche commerciale de coquilles Saint-Jacques arctiques en Norvège depuis les années 1990. « Ava Ocean » documentera cette pêche-test et communiquera toutes les données relatives aux captures tout en surveillant de près les stocks et l’impact de l’activité de pêche.
Les méthodes précédentes ont causé d’énormes dégâts
La récolte de coquilles Saint-Jacques avait dévasté le fragile écosystème marin et perturbé la vie sous la surface de la mer. Lors de la pêche au chalut, le sous-sol était littéralement labouré amenant à une interdiction de pêche prononcée voilà 30 ans.
La technologie d' »Ava Ocean » permet d’identifier, de sélectionner et de trier les espèces vivant sur les fonds marins sans endommager ces derniers ou les écosystèmes environnants.
Ainsi, l' »Arctic Pearl », ce navire construit en 2013 dans le but d’effectuer des mesures sismiques, a été transformé pour la collecte de crustacés au fond de l’océan. La technologie révolutionnaire d' »Ava Ocean » utilise le tri optique pour permettre l’identification, la sélection et le tri des espèces vivant dans le fond. Celle-ci sont doucement attirées dans de grands paniers par une pompe de précision à courant d’eau. Ces paniers flottent au-dessus du fond marin, suspendus à des ailes situées de part et d’autre du navire. Une fois pleins, ils sont hissés à bord.
« Je suis très heureux de travailler avec « Ava Ocean » et sa mission d’améliorer la récolte des fonds marins. Cependant, ma première priorité est d’établir de bonnes routines et des systèmes de gestion financière pour une entreprise en pleine croissance et ce, dès que nous nous lancerons dans la pêche opérationnelle. Mais je suis également impatient de mettre à profit mes compétences pour contribuer au développement d’une stratégie de croissance commerciale solide et faire d’Ava Ocean une force mondiale avec laquelle il faudra compter », explique Geir Ingebrigtsen, directeur financier d’Ava Ocean.
site internet : Ava Ocean
Heiner Kubny, PolarJournal
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