Le Groenland attire de plus en plus de chercheurs internationaux de différentes disciplines, qui mènent des projets de plus en plus vastes. La plupart d’entre eux se concentrent sur la recherche climatique. Outre d’autres projets de recherche en sciences naturelles, il existe également des projets en sciences humaines sur la culture, la langue, l’anthropologie et l’histoire. Alors que les nombreux projets produisent des connaissances importantes, dont certaines sont pertinentes pour l’ensemble de la population mondiale et notamment pour les Groenlandais eux-mêmes, ces derniers n’en bénéficient guère. Le gouvernement groenlandais a donc rédigé la première stratégie nationale de recherche, qui s’intéresse avant tout fortement à la population locale.
Jusqu’à présent, la recherche internationale au Groenland se déroule souvent de la manière suivante : les équipes de recherche viennent dans le pays, collectent leurs données et publient ensuite les résultats dans des revues spécialisées. Il n’y a pratiquement aucun contact avec la population et les Groenlandais n’apprennent généralement rien sur les résultats.
C’est ce que le gouvernement groenlandais souhaite désormais changer avec sa stratégie nationale de recherche. « La vision est de créer de bonnes conditions pour la recherche au Groenland, afin que la recherche profite à notre propre société. Parallèlement, le Groenland doit être en mesure de faciliter la recherche sur son territoire afin de continuer à contribuer et à accueillir une recherche internationale de haut niveau », écrit le gouvernement groenlandais dans un communiqué de presse.
Quatre objectifs principaux sont au cœur de la nouvelle stratégie de recherche intitulée « Recherche – la voie du progrès », qui a été élaborée en collaboration avec la communauté scientifique groenlandaise et qui s’appliquera de 2022 à 2030 :
- La recherche doit être ancrée au Groenland.
- La recherche doit soutenir une politique sociale durable.
- Les résultats de la recherche doivent être facilement accessibles à tous.
- L’effort de recherche doit se faire au niveau international.
« Pour que les objectifs se réalisent, je fais appel à tous, des plus jeunes aux plus âgés, du public au privé et à tous ceux qui font partie de la communauté scientifique, pour qu’ils apportent leurs connaissances et leur expérience afin que nous puissions faire de la recherche au Groenland à nos propres conditions », déclare Peter Olsen, ministre de l’Éducation, de la Culture, des Sports et des Cultes, dans le communiqué de presse.
Selon le ministre Olsen, le gouvernement s’efforcera d’allouer davantage de fonds à la recherche, ce qui permettrait par exemple aux instituts de recherche groenlandais d’être compétitifs au niveau international dans le domaine de la recherche sur l’Arctique.
La stratégie prévoit également la création d’un portail de la recherche qui donnera un aperçu de tous les projets de recherche menés et mis en œuvre au Groenland. Selon l’Arctic Hub, il y a un grand besoin d’avoir une vue d’ensemble des nombreux projets afin de savoir qui fait de la recherche, où et sur quoi.
« Pour soutenir l’énorme potentiel de recherche du Groenland, une meilleure vue d’ensemble serait un bon début », déclare Anna-Sofie Skjervedal, directrice du secrétariat de l’Arctic Hub, à Sermitsiaq SA. « Au sein de l’Arctic Hub, nous constatons qu’il y a un grand intérêt pour la recherche au Groenland, par exemple à travers des demandes de chercheurs internationaux du monde entier ».
Le portail vise à rendre les projets de recherche plus accessibles aux Groenlandais, en fournissant des informations telles que le thème, les participants, le statut et la localisation géographique, ainsi que des liens vers des informations plus détaillées.
On peut maintenant espérer que cette stratégie permettra non seulement aux Groenlandais d’être davantage impliqués dans les études menées sur leurs terres, mais aussi de recevoir les résultats des recherches et d’en profiter.
Julia Hager, PolarJournal
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