Une vue d’en haut permet souvent de voir les choses plus précisément et d’avoir une meilleure vue d’ensemble. C’est particulièrement vrai dans les immenses étendues de l’Antarctique. C’est pourquoi la science a recours à des satellites qui survolent régulièrement la région. Les chercheurs peuvent ainsi faire des découvertes sensationnelles, comme c’est le cas pour le British Antarctic Survey avec la découverte d’une colonie de manchots empereurs jusqu’ici inconnue.
Des chercheurs ont découvert une colonie d’environ 500 manchots empereurs sur des images satellite. Celles-ci proviennent du satellite Worldview-3 de la société Maxar Technologies, et ont été analysées par des scientifiques dans le cadre du projet « Wildlife from Space ». Cela porte à 66 le nombre de colonies de manchots empereurs connues autour de l’Antarctique, dont près de la moitié a été découverte grâce à des images satellites. « Il s’agit d’une découverte passionnante. Les nouvelles images satellites de la côte antarctique nous ont permis de déceler de nombreuses nouvelles colonies », explique le Dr Peter Fretwell, responsable du projet auprès du British Antarctic Survey.
Cette colonie, fraîchement découverte, se trouve sur la côte de l’Antarctique occidental, aux alentours de la mer d’Amundsen, un endroit appelé Verleger Point. Sur les photos, les taches brunes caractéristiques du guano de manchot sont clairement visibles. Comme dans la plupart des cas, aucune équipe de recherche ne s’est encore rendue sur place, l’observation ayant été confirmée uniquement par les images satellites prises dès la mi-octobre 2021. Les manchots empereurs vivent sur la banquise côtière proche du continent, elle-même entourée d’une ceinture de glace, il est très difficile et coûteux d’atteindre la colonie pour en confirmer leur présence. Cependant, et comme les manchots empereurs sont en principe fidèles à l’emplacement de leurs colonies et qu’ils ne reviennent que lorsque la glace solide disparaît, la colonie devrait encore s’y trouver.
Bien qu’il s’agisse d’une bonne nouvelle, cette colonie, comme beaucoup de sites récemment découverts, est petite et se trouve dans une région fortement touchée par une récente perte de banquise.
Dr Peter Fretwell, responsable du projet BAS « Wildlife from Space ».
Mais rien n’est moins sûr, car la région est fortement touchée par la perte de glace de mer. C’est aussi ce qui inquiète le Dr Peter Fretwell. « Bien qu’il s’agisse d’une bonne nouvelle, cette colonie, comme beaucoup de sites récemment découverts, est petite et se trouve dans une région fortement touchée par la récente perte de glace de mer ». Selon les dernières estimations, la poursuite de la perte de la banquise et de la glace solide, terrain sur lequel les manchots empereurs établissent chaque année leurs colonies de reproduction, pourrait entraîner la disparition d’environ 90% de l’ensemble des colonies d’ici à 2100.
À l’aide d’images satellites, le projet « Wildlife from Space » a pour objectif d’identifier les rassemblements d’animaux, tels que les colonies de manchots en Antarctique ou les aires de repos des morses en Arctique. En effet, dans l’immensité des régions polaires, il est difficile d’avoir une vue d’ensemble des lieux de séjour. La mission Copernicus Sentinel-2 soutient cette approche en Antarctique depuis 2016, lorsque le Comité scientifique pour la recherche en Antarctique (SCAR) a demandé l’aide de la mission dirigée par l’UE. Le projet « Wildlife from Space », initié par le WWF UK et le British Antarctic Survey et soutenu par le Conseil britannique de la recherche, est notamment alimenté par Maxar Technologies, qui fournit des images satellites haute résolution prises par son satellite Worldview-3. L’entreprise n’apporte pas seulement son aide en Antarctique, mais fournit également des images de l’Arctique pour le projet « Walrus from Space », géré par le BAS.
Dr. Michael Wenger, PolarJournal
À TITRE PERSONNEL
Atteindre les colonies de manchots empereurs est un défi, car les animaux se reproduisent près du continent sur de la glace solide, de mai à novembre/décembre, et partent ensuite à la recherche de nourriture dans l’immensité de l’océan Austral. Tous ces facteurs font qu’il est difficile pour les équipes de recherche d’observer les animaux sur place. C’est pourquoi, ils ont de plus en plus recours à des moyens techniques comme les drones, les robots, ainsi que les satellites. Pour les touristes en Antarctique aussi, la visite d’une colonie de ces oiseaux emblématiques est la concrétisation d’un rêve. L’endroit le plus approprié pour cela est la colonie la plus au nord, près de Snow Hill Island, découverte en 2004 par Quark Expeditions, qui prévoit d’y organiser deux voyages cette année, dont un avec nous pour les voyageurs francophones.
Nous proposons, avec nos partenaires d’Eisexpeditions et de Nordic Expeditions, un voyage de 17 jours complets avec vols, nuits d’hôtel et nous comme experts. Le voyage est organisé par Quark Expeditions à bord de son navire d’expédition « Ultramarine », parfaitement équipé à cet effet, doté des deux meilleurs hélicoptères disponibles. Ceux qui souhaitent en savoir plus trouveront toutes les renseignements nécessaires sur notre page d’information (lien ci-dessous).
Lien vers la page d’information « Voyage chez les empereurs de Snow Hill ».
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