La recherche polaire prend de plus en plus d’importance dans l’agenda scientifique et politique de nombreux pays, y compris en Suisse, où elle est active depuis plus de 110 ans. Dans ce contexte, les chercheurs de notre pays doivent également faire face à de nombreux obstacles, presque comme la navigation à travers la banquise dans l’océan Arctique ou Antarctique, ce qui est normalement pris en charge par des brise-glaces. Son activité relève que la Suisse possède des compétences polaires et le Swiss Polar Institute vient de recevoir un nouveau « pont de navire » prévue pour cet usage.
Depuis le dernier étage d’un ancien bâtiment industriel, on a une vue magnifique sur les montagnes valaisannes environnantes, sur les glaciers, la neige et la glace. Le cadre parfait pour une institution qui se consacre à la recherche dans les régions polaires et en haute montagne, le Swiss Polar Institute SPI. Depuis le début du mois de décembre, l’IPS s’est installé ici, sur le campus valaisan de l’EPFL, à proximité de la gare centrale de Sion, le chef-lieu du Valais. Les bureaux et les salles de réunion se trouvent dans le bâtiment ALPOLE, où l’on étudie principalement l’environnement alpin et polaire. C’est à partir de là que le SPI favorisera à l’avenir les conditions-cadres de la recherche polaire suisse et soutiendra les scientifiques dans leurs efforts pour améliorer notre compréhension des cryosphères de la Terre.
En déménageant à Sion, l’IPS montre à quel point cette institution a grandi depuis sa création en 2016 et quelle place elle occupe désormais. Que ce soit sur la scène politique, économique ou scientifique, lorsqu’il s’agit de la recherche polaire et de haute montagne suisse, l’IPS est présent depuis sa création en 2016. Mais pas avec leurs propres recherches, comme par exemple l’Institut Alfred Wegener (AWI) ou le British Antarctic Survey (BAS), qui comprennent des équipes de recherche entières.
Il s’agit plutôt de mise en réseau et de coordination : apparemment sans relâche, la directrice Danièle Rod, la directrice scientifique, la professeure Gabriela Schaepman-Strub, et leur équipe s’engagent pour que les groupes de recherche suisses puissent mener à bien leurs travaux dans l’Arctique, l’Antarctique ou les zones alpines de haute altitude de la planète avec le meilleur soutien possible et dans les meilleures conditions possibles.
Qu’il s’agisse de possibilités de financement, de coopération avec les autorités et d’autres institutions, d’aspects pratiques comme la formation à la sécurité et la logistique lors des travaux sur le terrain ou de l’éducation auprès des classes, l’équipe fournit le soutien, met en relation, coordonne, informe et finance. Et ce avec beaucoup de succès.
Au niveau international, le Swiss Polar Institute jouit d’une excellente réputation. Les collaborations et les déclarations d’intention de coopération s’étendent de l’Australie et du Japon au Canada et au Groenland et couvrent aussi bien les recherches dans l’Arctique que dans l’Antarctique. En Suisse, le nombre de participants au traditionnel Swiss Polar Day augmente chaque année et s’élève désormais à plusieurs centaines, issus de toutes les branches de la recherche. Sa notoriété augmente également chaque année auprès du public, notamment dans les écoles grâce à la Swiss Polar Class. Et sur le plan politique, l’IPS a également gagné en poids grâce à son rang d' »institution de recherche d’importance nationale », soulignant la politique suisse de diplomatie scientifique dans les régions polaires.
Avec un tel éventail de collaborations et en tant que centre de coordination de la recherche polaire et de haute montagne en Suisse, il semble tout à fait logique que l’IPS s’installe dans ses nouveaux locaux à un endroit correspondant. En effet, le bâtiment fait partie d' »Energypolis », un nouveau campus unique en son genre à Sion, où une interface entre la recherche, l’économie et la société est créée. Ici, dans des domaines tels que l’énergie, la technologie, la santé et aussi l’environnement, tout doit être représenté, de l’idée à la mise en œuvre économique réussie en passant par la recherche fondamentale. L’objectif est d’atteindre l’excellence et de créer des synergies qui permettront de relever les énormes défis auxquels le monde est confronté. Il s’agit notamment de ceux de l’Arctique et de l’Antarctique, pour lesquels il est préférable de disposer d’un brise-glace puissant, avec un pont de bateau adapté, d’où la vue est parfaite… y compris sur les montagnes du Valais.
Dr. Michael Wenger, PolarJournal
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