Dans l’Arctique comme dans l’Antarctique, les célébrations de la midsummer et de la midwinter sont terminées et les jours commencent à raccourcir ou à rallonger. Pour la bascule entre retrait et extension de la glace de mer des océans correspondants, elle n’aura lieu qu’en septembre, ce n’est pas encore le « solstice ». Mais les perspectives de leur évolution sont loin d’être éclairantes, comme le montre un rapport publié récemment.
Environ 4,54 millions de kilomètres carrés pour l’océan Arctique et environ 17,92 millions de kilomètres carrés pour l’océan Austral, telles sont les perspectives des groupes d’experts pour l’évolution de la glace de mer en septembre prochain. Ces chiffres ont été publiés vendredi dernier dans le Sea Ice Outlook du Sea Ice Prediction Network. L’Arctique atteindrait ainsi une extension similaire à celle de l’année dernière, tandis que l’Antarctique se dirigerait vers un nouveau record négatif d’extension maximale.
Pour l’Antarctique, le rapport de synthèse ne dresse pas un tableau très reluisant. Cette année encore, l’étendue maximale de la glace de mer autour de l’Antarctique sera inférieure à la moyenne à long terme de 18,5 millions de kilomètres carrés. Les données proviennent de neuf groupes d’experts différents dans le monde entier. La tendance à l’extension minimale de la glace de mer en Antarctique, déjà enregistrée en février, se poursuit donc, peut-on lire dans le rapport.
Si l’on considère l’extension de la glace de mer en Antarctique sur l’ensemble de la période observée jusqu’à présent (44 ans), une très faible tendance à l’augmentation de la glace a certes encore été mesurée. Cette année, pour la cinquième fois consécutive, l’extension de la glace de mer est inférieure à la moyenne à long terme calculée à partir des mesures par satellite et d’autres collectes de données effectuées depuis 1979.
La question c’est de savoir dans quelle mesure les changements climatiques globaux ont favorisé cette série de records négatifs ? Elle a été discutée au début du mois par des experts lors d’un symposium organisé par l’AWI, l’Université de Brême et la Société internationale de glaciologie.
Pour l’Arctique, traditionnellement la sonnette d’alarme de plus en plus forte des effets du changement climatique, les données ne montrent pas non plus de véritable reprise de la tendance à la baisse. Certes, aucun nouveau record négatif n’est atteint, comme le montrent les données de 38 groupes et institutions au total. Mais avec les 4,54 millions de kilomètres carrés probables, on se situe toujours à la limite inférieure de la moyenne calculée à partir des mesures relevées depuis 1979. Le rapport ajoute cependant qu’il existe une fourchette relativement large entre les 38 valeurs soumises, allant de 2,95 à 5,60 millions de kilomètres carrés, et qu’environ la moitié des équipes se basent sur une valeur inférieure ou supérieure.
Là encore, les prévisions sont plus ou moins alignées par rapport à celles de février, date de la plus grande expansion possible. De l’avis de la plupart des experts, il ne devrait pas y avoir de grandes surprises comme en 2012, mais on ne peut pas non plus les exclure. À cette époque, l’étendue de la glace de mer est restée longtemps dans la moyenne. Mais à la suite d’une soudaine vague de chaleur, la glace de mer a fondu si rapidement à partir du début du mois de juin qu’en septembre, la glace de mer était tombée à près de 3 millions de kilomètres carrés.
Le Sea Ice Prediction Network va maintenant publier d’autres prévisions en juillet et en août, puis les comparer avec les données mesurées pour un rapport final fin septembre. On verra alors si les valeurs obtenues à partir de modèles, d’extrapolations et de statistiques peuvent refléter l’évolution réelle ou si l’on est surpris par la nature. Cependant, de manière générale, la tendance de la glace de mer va de plus en plus vers des océans polaires presque sans glace en été.
Dr. Michael Wenger, PolarJournal
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