Réduire le risque d’introduction d’espèces et de pathogènes nuisibles en Géorgie du Sud et dans les îles Sandwich du Sud, telle est la priorité du manuel de biosécurité dont une nouvelle édition vient d’être publiée en ligne.
Les normes en matière de biosécurité sont en train de se durcir dans la région antarctique et subantarctique. Le but est de prévenir l’introduction d’espèces étrangères, animales ou végétales, et de pathogènes qui pourraient nuire aux écosystèmes et espèces indigènes. Or, sur ces territoires isolés, le principal vecteur de contamination est l’être humain qui apporte avec lui, souvent sans le savoir, ces espèces invasives. Avec un nombre de plus en plus élevé de visiteurs qui débarquent en Géorgie du Sud et dans les îles Sandwich du Sud, la mise à jour du manuel relatif à la biosécurité est un premier pas essentiel.
De manière concrète, la mise à jour du manuel est principalement axée sur la grippe aviaire hautement pathogène (IAHP) et le système d’audit des passagers de navires de croisière. Bien qu’aucun cas n’ait été signalé dans la région de l’Atlantique Sud au cours de la dernière saison, l’IAHP a été détectée sur le continent sud-américain. Le risque d’introduction en Géorgie du Sud n’est donc pas à exclure pour la saison à venir qui s’ouvrira déjà à fin octobre.
Or, un tel virus pourrait faire des ravages sur les colonies d’oiseaux venus nicher et qui se montent à 65 millions d’individus. Les mesures comprennent des procédures de biosécurité renforcées, des panneaux de vigilance et les étapes en place pour différents groupes/activités en fonction du niveau d’intervention. Si l’IAHP est suspectée sur un site, ce site peut être fermé aux visiteurs temporairement ou pour le reste de la saison.
Pour les navires de croisières emmenant des passagers en Géorgie du Sud, la vigilance est de rigueur en ce qui concerne l’introduction d’espèces étrangères. Un audit de biosécurité a été mis en place et consiste en un contrôle physique effectué par des agents du gouvernement sur tous les navires arrivant en Géorgie du Sud. Leur but est d’évaluer la conformité et l’efficacité des mesures de biosécurité. Les agents effectuent donc une inspection standardisée des vêtements, chaussures et sacs pour déceler les traces de pollens ou de graines cachées dans les recoins et dans les coutures et que les passagers pourraient amener sur l’île lors de leur débarquement.
Ces mesures, en place depuis plusieurs années, ont elles-mêmes fait l’objet d’une évaluation. Un système plus ciblé a été introduit pour la saison à venir et comprend des audits de base et des audits complets.
Pour un audit complet, une taille d’échantillon statistiquement significative et proportionnelle au nombre de passagers est calculée et contrôlée. Si au minimum 95% de l’échantillon contrôlé ne présente aucun risque de biosécurité, l’audit est réussi et le navire pourra passer, lors de sa prochaine visite, un audit de base. Autrement dit, on continue de contrôler mais avec un échantillon plus petit. En cas d’échec pour l’audit complet, le navire sera à nouveau contrôlé suivant la même procédure.
Le manuel concerne tout individu entrant en Géorgie du Sud ou sur les îles Sandwich du Sud, qu’il soit touriste ou scientifique. De même, les règles s’appliquent autant aux navires qu’au cargo, même lorsqu’ils opèrent à l’intérieur de la zone maritime.
Lien vers le manuel de biosécurité : https://www.gov.gs/docsarchive/Environment/Biosecurity/Biosecurity_Handbook.pdf
Mirjana Binggeli, PolarJournal
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