L’Appel de Paris pour les Pôles et les Glaciers rassemble 30 pays | Polarjournal
Emmanuel Macron a reçu les recommandations scientifiques pour protéger les pôles et les glaciers dans la galerie de l’évolution du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris. Image : One Planet – Polar Summit

Le sommet sur les pôles et les glaciers s’est achevé par une annonce politique du président français en faveur de la recherche aux pôles et en altitude. À cette occasion, 30 pays se sont engagés à prendre des mesures pour protéger la cryosphère.

Hier, le président Emmanuel Macron a annoncé un milliard d’euros pour soutenir la recherche polaire lors du One Planet – Polar Summit, soit davantage que les 450 millions d’euros demandés par le groupe de travail parlementaire, sans toutefois annoncer d’échéances. Ce financement est destiné à mettre en œuvre la Stratégie polaire française. « Un projet antarctique sur lequel nous travaillons depuis longtemps va pouvoir être lancé », explique Anne Choquet, présidente de la société savante et de recherche polaire (le CNFRAA).

L’annonce comprend le financement de la construction d’un navire océanographique. « L’Ifremer a besoin de renouveler une partie de sa flotte, dont un navire stationné en Nouvelle-Calédonie qui pourrait alors travailler en Antarctique une partie de l’année », explique Hervé Baudu, spécialiste maritime de la navigation polaire à l’Ecole Nationale Supérieure de Marine Marchande et membre du CNFRAA. La station polaire française Dumont d’Urville sera reconstruite et Concordia sera rénovée.

Le ministre français de la transition écologique reconnaît qu’il existe un lien entre la perte de la cryosphère et l’augmentation des conflits – par exemple le manque de ressource en eau accentue les tentions -, et que le coût de l’inaction doit être pris en compte dans les budgets. La ministre de la recherche estime que les plateformes scientifiques telles que les brise-glaces devraient être mutualisées entre les pays.

Différents chefs d’Etat et représentants se sont aussi exprimés pour partager leurs ambitions et leurs besoins. Les représentants des communautés indigènes demande à être davantage impliqués dans la gouvernance de leurs territoires. L’ancien président de l’Islande estime qu’il faut renouer le dialogue avec la Russie, sans laquelle une partie de l’Arctique est exclue des discussions internationales. Inde, Italie, Etats-Unis, Monaco, Bulgarie, Pakistan, Norvège, Espagne, Canada, Norvège, Maurice… 30 pays ont rejoint l’appel de Paris pour les pôles et les glaciers.

La représentante du Kazakhstan déclare vouloir sortir progressivement du charbon. Le représentant allemand estime que le tourisme vers les pôles doit être mieux réglementé. Le représentant européen de la pêche souligne la nécessité de protéger l’Antarctique de la pêche. L’ambassadeur du Royaume-Uni a souligné l’importance de l’intelligence artificielle pour étudier et prédire l’évolution de la glace, du climat et du niveau des mers.

Les villes et les régions côtières devront s’adapter à la montée du niveau des eaux, en espérant que tout sera mis en œuvre pour limiter le changement climatique. Les villes devront reculer, ce qui ne peut se faire sans inclure les populations locales. Comme peut en témoigner le maire de Nice, il est difficile de modifier le cadastre sans se mettre à dos la population. Le député de la Polynésie françaises insiste sur l’importance d’inclure les assurances et la finance à la table des négociations pour assurer le financement des projets.

Camille Lin, PolarJournal

Lien vers l’Appel de Paris pour les Pôles et les Glaciers.

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