Le volcan le plus actif et le plus méridional de notre planète n’a pas échappé à l’attention des observateurs de la Nasa lorsque les nuages l’ont libéré de ses entraves fin novembre. Son lac de lave est toujours en fusion.
Le satellite d’observation de la Terre Landsat 9 a capturé une image nette du mont Erebus le 25 novembre dernier. Son capteur OLI-2 révèle les signaux lumineux du lac de lave permanent du volcan – des radiations lumineuses invisibles pour l’œil humain. Celles-ci permettent d’observer les éruptions du volcan de Heard Island, encore en éruption en octobre dernier.
Ici, dépassant des nuages à 3 794 mètres d’altitude, le mont Erebus trône sur l’île de Ross dans la mer de Ross, et a été décrit pour la première fois en 1841 par l’expédition des navires Erebus et Terror menée par James Clark Ross. L’actuelle activité du volcan précède la venue des explorateurs, mais l’émergence du lac de lave la succède. Ce dernier a été observé pour la première fois en 1972.
Il est l’un des rares lacs de lave qui se maintiennent à la surface de la croûte terrestre, les deux autres sont en Éthiopie et au Congo. Il projette parfois des bombes de roche en fusion. Son magma est pauvre en eau et riche en dioxyde de carbone, ce qui faciliterait son ascension vers la surface. Il converge vers ce point d’étranglement à l’intersection de plusieurs failles, positionnées sur le rift le plus jeune de l’ouest de l’Antarctique : le Terror.
Le volcan reste mystérieux. Sa sismicité faible n’offre pas beaucoup d’indices aux scientifiques étudiant son anatomie interne. En 2014 et 2017, des expéditions scientifiques ont donc mesuré l’électromagnétisme terrestre sur 129 sites, révélant la forme de la colonne de roche chaude sous le cratère.
Graham Hill, physicien de l’électromagnétisme terrestre de l’Institut tchèque de géophysique, estime après l’expédition que « Erebus est l’un des systèmes les plus accessibles au monde, si ce n’est le plus accessible ». Malgré sa position géographique en périphérie des grands axes de transport, le volcan est à 35 kilomètres de la station de recherche de McMurdo, et sur les versants du volcan, il n’y a aucun obstacle, aucune forêt, aucune propriété.
Camille Lin, PolarJournal
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