La COP28 s’est achevée mardi à Dubaï sur un accord qualifié d’historique qui appelle à la « transition » vers l’abandon des énergies fossiles pour atteindre la neutralité carbone d’ici à 2050. L’Arctique a participé à la conférence internationale, rappelant la nécessité de prendre en compte les populations autochtones circumpolaires dans les discussions.
Dimanche dernier à Dubaï, l’Inuit Circumpolar Council (ICC) et le Conseil Saami organisait la Journée de l’Arctique dans le cadre de la COP28. Avec une série de débats et d’événements sur le changement climatique dans la région arctique. Aux premières loges pour constater les effets du réchauffement climatiques et les bouleversements qu’il entraîne, les populations circumpolaires se sont particulièrement impliquées dans cette conférence internationale sur les changements climatiques. Entre la fonte de la glace de mer et du pergélisol, l’érosion des côtes ou les incendies qui ont massivement touché les forêts boréales cet été, c’est tout l’environnement arctique qui se modifie avec des conséquences pour les populations.
Alors que le mois dernier le Parlement du Groenland votait son adhésion à l’Accord de Paris, Kalistat Lund, ministre groenlandais de l’agriculture, de l’autosuffisance, de l’énergie et de l’environnement s’est rendu à Dubaï où il s’est déclaré satisfait de l’accueil et du grand intérêt pour la participation du Groenland au sommet sur le climat. « Nous entendons souvent d’autres pays parler et rendre compte de la fonte des glaciers, du rétrécissement des calottes glaciaires et du dégel du pergélisol. Avec l’adhésion à l’Accord de Paris et notre participation à la COP28, nous veillons à ce que les conséquences soient expliquées par nous – les peuples autochtones qui subissent ces changements rapides. Nous qui voyons et ressentons les conséquences. », mentionnait le ministre d’un communiqué de presse publié le 11 décembre dernier sur le site de Naalakkersuisut, le Gouvernement groenlandais. « Il est important que notre voix soit entendue et que nous ayons une influence sur les négociations mondiales sur le climat. Aujourd’hui, les pays du monde entier parlent avec nous – et non de nous. Et maintenant, ils savent tous que nous adhérons à l’Accord de Paris».
Le Conseil Saami était également présent où, en marge des rencontres, la présidente du département de l’environnement et de l’Arctique du Conseil, Gunn-Britt Retter, s’est adressée au Président de la France, Emmanuel Macron. Rappelant que l’Arctique subissait des bouleversements liés au réchauffement climatique avec d’importantes conséquences sur les populations circumpolaires, la présidente a rappelé la nécessité de garantir à la fois le consentement préalable des populations autochtones et un financement adéquat pour lutter contre le changement climatique.
Un point crucial fréquemment mentionné dans les discussions concernait la prise en compte des connaissances et de l’expertise des populations autochtones circumpolaires. Lors de la Journée de l’Arctique de la COP28, l’ICC a mis l’accent sur le travail qu’il effectue pour garantir l’inclusion des Inuit dans la recherche scientifique, l’un de ses chevaux de bataille que l’on retrouvait notamment dans son appel à l’action lancé le 24 novembre dernier, avant l’ouverture de la COP28.
Mirjana Binggeli, PolarJournal
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