La réunion annuelle d’ArcticNet pour la première fois en Arctique | Polarjournal
ArcticNet est un réseau de centres d’excellence du Canada qui réunit scientifiques, ingénieurs et professionnels de la santé humaine, des sciences naturelles et sociales avec des partenaires d’organisation inuit, de communautés nordiques, d’organismes fédéraux et provinciaux et du secteur privé. L’organisation finance des travaux de recherche sur l’impact du changement climatique en Arctique. Image : ArcticNet / FaceBook

La 19ème édition de la réunion scientifique ASM2023 d’ArcticNet s’est déroulée du 4 au 7 décembre à Iqaluit dans le Nunavut canadien. Et c’est une première. En effet, l’événement n’avait jusqu’à présent jamais été organisé dans le Grand Nord et sur un territoire inuit de surcroît. 

Le succès a été au rendez-vous pour l’ArcticNet ASM2023 non seulement en termes de fréquentation – 450 membres de la communauté canadienne et internationale travaillant dans la recherche sur l’Arctique – mais aussi pour la fréquentation de chercheurs et chercheuses venus de l’Arctique qui ont constitué près de la moitié (43%) des participants, selon un communiqué publié sur le site d’ArcticNet.

Pour les organisateurs, c’est « la conférence la plus représentative à ce jours » et qui garantit que les habitants du Nord font partie intégrante des discussions sur l’état de la recherche en Arctique. 

Chercheurs, scientifiques, membres de communautés autochtones circumpolaires et de gouvernements se sont réunis pour discuter des problématiques environnementales, sociales, économiques et politiques d’un Arctique en plein bouleversement en raison du changement climatique. Les défis posés par la modernisation de l’Arctique ont également été débattus. Avec en toile de fond l’importance de l’autodétermination et du savoir des peuples autochtones, un sujet qui a déjà été maintes fois abordé, notamment lors de la dernière COP28 à laquelle plusieurs organisations autochtones circumpolaires ont participé. 

Une quarantaine de présentations et quatre tables rondes ont été menées sur les questions environnementales, sanitaires et socio-économiques en Arctique. Ainsi, quatre jeunes chercheurs et étudiants inuit se sont réunis lors d’une table ronde pour discuter des difficultés rencontrées.

Parmi les tables rondes proposées durant le colloque, et toutes visibles ici, une discussion a réuni quatre jeunes chercheurs et étudiants inuit. Ils ont pu évoquer leur parcours, ainsi que les obstacles rencontrés. Image : ArcticNet

Pas facile de créer des vocations quand il n’y a pas d’université à proximité (l’Arctique canadien ne compte qu’une seule université qui se situe dans le Yukon). C’est l’un des éléments qui est ressorti de cette table ronde avec le fait qu’il n’était pas évident d’intégrer des éléments de savoir traditionnel quand c’est la science occidentale qui est valorisée et que les Inuit sont généralement sous-représentés dans les équipes de recherche. D’où la nécessité de ce genre de rencontre pour permettre d’ouvrir la discussion et d’augmenter le nombre de chercheurs, en suscitant notamment des vocations.

À relever enfin qu’ArcticNet a créé un partenariat avec Inuit Tapiriit Kanatami, une organisation de représentation des Inuit, et Polar Knowledge Canada. Ce fonds, administré conjointement par le ministère fédéral de l’Innovation, de la Science et du Développement économique et par Santé Canada, devrait apporter un financement sur les cinq prochaines années. « Cet investissement démontre une compréhension du besoin urgent de relever les défis dans un Arctique en évolution rapide et constitue une reconnaissance du fait que l’Arctique est une sentinelle de changement qui aura des effets en cascade dans le monde entier. », expliquait récemment dans un communiqué de presse publié sur le site de l’organisation Jackie Dawson, directrice scientifique d’ArcticNet. « Les recherches actuelles et futures d’ArcticNet apporteront des réponses indispensables pour résoudre les problèmes actuels dans le Nord canadien, pour le bénéfice de tous les Canadiens. »

Le financement fédéral vise à soutenir une recherche scientifique respectueuse de l’autodétermination des Inuit et qui se concentrera en particulier sur l’utilisation des connaissances inuit dans un Arctique en plein bouleversement en raison du réchauffement climatique. 

Le prochain colloque d’ArcticNet se tiendra l’année prochaine, du 9 au 12 décembre à Ottawa au Canada.

Pour en savoir plus sur ArcticNet : https://arcticnet.ulaval.ca

Mirjana Binggeli, PolarJournal

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