Face à l’augmentation du tourisme dans la région de l’Antarctique, gravement affectée par le changement climatique, les organisations de protection de l’environnement réclament des contre-mesures. L’appel est adressé aux participants de la Réunion consultative du Traité sur l’Antarctique (RCTA) lundi dernier à Kochi, en Inde, qui durera jusqu’au jeudi 30 mai 2024. Les efforts internationaux précédents pour améliorer la réglementation du tourisme en Antarctique ont largement échoué.
Le Centre national pour la recherche polaire et océanique (NCPOR) de Goa, qui dépend du ministère des sciences de la terre, et le secrétariat du Traité sur l’Antarctique ont organisé la réunion, à laquelle ont assisté plus de 350 participants de près de 40 nations.
Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), le tourisme en Antarctique a considérablement augmenté depuis le début des années 1990. Entre 1992 et 2020, le nombre d’arrivées a été multiplié par dix pour atteindre 75 000. Entre 2022 et 2023, il y a même eu un peu moins de 105 000 touristes.
Claire Christian, directrice de l’Antarctic and Southern Ocean Coalition (ASOC), la seule organisation non gouvernementale autorisée à participer à la réunion, déclare : « …La réglementation formelle du tourisme a été retardée pendant trop longtemps. Cependant, la RCTA offre une opportunité cruciale d’adopter enfin des réglementations applicables et de prévenir les impacts sur la biodiversité de l’Antarctique. . »
L’augmentation du nombre de touristes et de stations de recherche se traduit également par une augmentation du nombre de microplastiques et d’eaux usées dans les eaux, déplore l’ASOC. D’une manière générale, les mauvaises nouvelles concernant l’état de l’Antarctique se poursuivent sans relâche. La glace de mer fond rapidement dans la région, les stocks de poissons sont massivement surexploités et la grippe aviaire y a récemment été détectée pour la première fois.
La conférence sur l’Antarctique en Inde réunit les États qui ont signé et ratifié le traité sur l’Antarctique (ATCM). Il prévoit notamment l’utilisation pacifique du continent et l’interdiction des activités militaires. Depuis des années, les Parties discutent également d’un contrôle plus strict des activités humaines lors des réunions, notamment dans le domaine du tourisme. Cette année, la 46e édition de la réunion se concentre sur cette demande.
Heiner Kubny, PolarJournal