Une année sportive aux deux pôles en perspective | Polarjournal

Des Arctic Games aux Jeux australiques, retour sur les compétitions qui se sont déroulées en 2023 et qui reprendront l’an prochain lors d’une année hautement sportive avec l’arrivée des Jeux olympiques.

Développé couché, tapis de course, hockey sur glace, l’année 2024 prendra une couleur particulièrement sportive avec les Jeux olympiques de Paris. Même si la flamme d’Athènes rejoindra – par la voie maritime – la ville de Marseille, et même si les JO d’hiver n’auront lieu que l’année suivante, le monde ne sera pas exempt de rencontres sportives à l' »esprit polaire ». Pour glisser vers 2024 sur le bon pied, un petit retour en 2023 s’impose, au nord comme au sud, avec les Arctic Games et les Jeux australiques.

L’esprit des Arctic Games reflète « l’esprit Arctique », « la solidarité » et « l’entraide », nous expliquait en janvier dernier l’historien des sports Julien Fuchs, qui étudie ces jeux. Ce sont, pour lui, des valeurs particulièrement nécessaires dans ces régions isolées et froides. Une rencontre qui ne se joue pas sans fairplay, bien sûr, ni abstraction, quand on voit l’apnée en bassine et le lancer d’avion en papier sur la liste des disciplines des Jeux australiques. Cette compétition, organisée dans les cinq stations françaises de l’Antarctique, est « à l’image du Traité de l’Antarctique », rappelait Dr. Christophe Carraut en juillet. Ce dernier a relancé et réactualisé les Jeux australiques en 2017, en perpétuelle évolution depuis, grâce à la présidence tournante.

L’année prochaine, les Arctic Games auront lieu à Mat-Su Valley en Alaska du 10 au 16 mars après s’être déroulés du 29 janvier au 4 février de cette année au Canada, à Fort McMurray dans l’Etat de l’Alberta. Au rendez-vous, les communautés du Yukon, des Territoires du Nord-Ouest, de l’Alberta du nord, du Nunavut, du Nunavik, de Kalaallit Nunaat et de Sapmi. Comme l’année dernière, les communautés russes de la péninsule Yamal restent absentes de l’événement circumpolaire. Au programme, en plus des modernes comme le biathlon, les jeux Déné – par exemple les duels originellement menés dans l’espace restreint des igloos -, comme la lutte et le tirer de doigt.

De l’autre côté du globe, les stations françaises joueront des jeux organisés par le vainqueur de l’édition 2023, la station d’Amsterdam, qui avait connu son « petit moment d’euphorie ». Peut-être que les JO de Paris galvaniseront les Jeux australiques, et que ceux-ci connaitront à nouveau un essor international comme en 2017 quand le Chili avait participé. Ou encore, que la base franco-italienne de Concordia emportera sa première victoire malgré la raréfaction de l’oxygène à laquelle sont confrontés les athlètes à 3 000 mètres d’altitude. Peut-être qu’ils pourront soulever le trophée en tête de manchot qui se déplace de district en district… après que les jeunes athlètes des Arctic Games (entre 12 et 20 ans) auront brandi le trophée en forme de défense de narval.

Cette compétition aux couleurs de l’Arctique ne repose pas uniquement sur le classement et les victoires. Les participants sont récompensés pour leur fairplay, l’encouragement envers leurs camarades et l’intégration de signes culturels dans leurs tenues sportives. De parts et d’autres des pôles, l’adage « l’important c’est de participer » est d’autant plus vrai que le plus difficile reste de s’y rendre.

Camille Lin, PolarJournal

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