Des drones pour compter les bœufs musqués dans l’est du Groenland | Polarjournal
Se lever pour compter. Photo : Michael Wenger

Jameson Land, dans le nord-est du Groenland, est une région aussi isolée que possible. C’est généralement une bonne nouvelle pour les animaux qui y vivent. Pour les biologistes qui veulent savoir comment le réchauffement des températures affecte la population de bœufs musqués de la région, il s’agit toutefois d’un inconvénient. Aujourd’hui, cependant, de l’aide pourrait être apportée. Un programme pilote utilisant des drones pour aider à l’étude des populations d’animaux sauvages, qui devrait avoir lieu l’année prochaine, pourrait rendre un peu plus rapide et moins coûteux le comptage des animaux en Arctique et dans les endroits reculés du monde entier.

La dernière fois que les bœufs musqués de Jameson Land ont été recensés, ils étaient au nombre de 1 761. C’était il y a plus de 20 ans. Le coût élevé des études réalisées à l’aide d’hélicoptères ou d’aéronefs à voilure fixe rend prohibitif le fait de suivre de plus près l’évolution de la situation, ce qui laisse les biologistes dans l’incertitude quant à l’état actuel de la population. Le Groenland abrite peut-être un quart des bœufs musqués de la planète, de sorte que l’étude de l’évolution des populations de cette région pourrait nous en apprendre beaucoup sur la façon dont elles se portent globalement.

Aucune enquête n’étant prévue dans l’immédiat, il semblait peu probable d’obtenir une image actualisée de la situation. C’était avant la formation d’un partenariat entre le WWF, une organisation de protection de la nature, et Robotto, un fabricant de logiciels pour drones qui, jusqu’à présent, s’est surtout consacré au développement de logiciels de détection des incendies et de recherche et de sauvetage.

Photo : Urs Stoller

Jameson Land, outre sa population de bœufs musqués et le temps écoulé depuis leur recensement, constitue un bon choix pour l’enquête, puisque les biologistes et les drones pourront compter sur l’aide des chasseurs de la ville d’Ittoqqortoormiit (345 habitants) pour leur indiquer les endroits où ils doivent aller chercher les bœufs musqués.

Le déploiement réussi de drones pour la surveillance de la faune sur Jameson Land – et la collaboration avec les habitants d’Ittoqqortoormiit – permettra aux biologistes de surveiller plus facilement la faune dans d’autres régions isolées de l’Arctique et d’ailleurs, estime Bo Øksnebjerg, secrétaire général de la section danoise du WWF. « À long terme, cela peut rendre plus efficace, moins coûteux et beaucoup plus durable le dénombrement des nombreuses espèces de la planète. » L’Arctique : s’ils peuvent le faire là, ils peuvent le faire pratiquement partout.

Kevin McGwin, PolarJournal

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