Un nouvel observatoire océanique proche de la péninsule Antarctique | Polarjournal
Parti d’Espagne à l’automne dernier, le navire Hespérides relâche dans la petite baie en face de la station Juan Carlos I. Image : Ocean Networks Canada

Pour surveiller la fonte de l’Antarctique et ses effets sur l’équilibre de l’océan Austral, une association hispano-canadienne installe un point de mesure à côté de la base espagnole Juan Carlos I. Il transmet ses données par satellite depuis les îles Shetland du Sud.

Le Canada et l’Espagne viennent de mettre en place un observatoire sous-marin pour mesurer l’impact des émissions de gaz à effet de serre sur les eaux côtières des Shetland du Sud, au nord de la péninsule Antarctique. Les appareils déployés sont ceux de l’Ocean Networks Canada (ONC), qui s’est inspiré du dispositif déjà mis en place dans l’Arctique, lors d’un partenariat avec les communautés locales de Gascoyne Inlet et l’Université Victoria.

Ici, l’acheminement du matériel est assuré par l’Espagne via le Conseil supérieur de la recherche scientifique (CSIC). Son navire océanographique hauturier, l’Hespérides, relie depuis Ushuaïa les deux stations de recherche espagnoles – Gabriel de Castille et Juan Carlos I – en Antarctique. Il fait à nouveau route depuis hier vers les îles Shetland du Sud.

Lors de sa précédente rotation, les équipes espagnoles ont installé le dispositif sous-marin à 23 mètres de profondeur à côté de Juan Carlos I, sur le site Johnsons Dock, au pied d’un glacier où de l’eau de fonte s’écoule dans l’océan. Il mesure température, salinité, oxygène et chlorophylle, par exemple. Relié à une antenne satellite par un câble, l’observatoire envoie ses données toutes les 30 minutes. Les informations rejoignent les serveurs du Ocean Networks Canada, qui les traitent, les stockent et les diffusent.

Ces mesures sont rares en Antarctique. Ceci a été souligné par 300 chercheurs de 25 pays, lors de la conférence des Systèmes d’observation de l’océan Austral à Hobart en août dernier. « Nous devons créer un programme de recherche continu, multinational et à long terme, tout autour de l’Antarctique », déclarait Andrew Meijers, physicien et océanographe du British Antarctic Survey.

En ce sens, Kate Moran, présidente d’Ocean Networks Canada estime que : « l’expertise de l’ONC dans la conception et l’exploitation d’observatoires sous-marins capables de résister aux conditions polaires contribuera à l’expertise scientifique de l’Espagne en matière de surveillance de l’Antarctique. » De son côté, Jordi Sorribas Cervantes, directeur de l’Unité de technologie marine du CSIC déclare que « l’accès à ces données de façon quasi continue, à partir de n’importe quel endroit du monde, aidera à combler le manque de données dans l’océan Austral. »

Camille Lin, PolarJournal

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