En-dessous d’une augmentation de 2°C de la température mondiale, les glaciers de la mer de Weddell ne seront pas affectés de manière irréversible par les courants d’eau chaude d’ici la fin du siècle. Prospective.
Dans le sud de la mer de Weddell, la deuxième plus grande plateforme de glace du monde restera préservée d’une fonte rapide si les Accords de Paris sont respectés. C’est ce que montre une étude de l’Alfred-Wegener-Institut, publiée le 28 février dernier dans le journal Communications Earth & Environment. Les courants d’eau chaude profonds qui circulent autour de l’Antarctique à 1 600 mètres ne remontent dans la mer de Weddell que par à-coups, par les contreforts de la plateforme continentale, un phénomène saisonnier. Ces intrusions d’eau remplissent la fosse de Filchner et atteignent les bases des plateformes de glace où la fonte augmente. Un processus normal, mais qu’adviendra-t-il si la température croît ?
L’étude explore l’évolution des courants en fonction des scénarios socio-économiques que nos sociétés suivront. Dans le meilleur des cas, si la température moyenne de la Terre reste sous la barre des 2°C (Accords de Paris), les intrusions seront plus fréquentes et la température moyenne de la mer de Weddell augmentera de 0,5°C d’ici à 2100. Plus les scénarios sont pessimistes, plus la température de la mer de Weddell s’élève – de 1°C et au-delà-, et plus « les eaux froides du plateau continental qui remplissent la fosse actuellement seront remplacées », explique Vanessa Teske, climatologue à l’Institut Alfred Wegener. Dans ce cas, les masses glaciaires se déstabiliseront et franchiront un point de non-retour à partir de 2040, augmentant considérablement la vitesse de hausse du niveau marin. « Seul le scénario conforme à l’objectif climatique de 2°C (SSP1-2.6) ne semble pas conduire pour l’instant à un changement de régime dans la fosse de Filchner », conclut-elle.
Camille Lin, PolarJournal
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