Bientôt des vols charters entre Svalbard et Mourmansk ou Moscou ? | Polarjournal
Un invité rare. Un Antonov An-74 russe sur le terrain d’aviation de Longyearbyen. Il pourrait y en avoir plus à l’avenir. Photo : Heiner Kubny

Le directeur général du trust Arktikugol, Ildar Neverov, a fait savoir dans un rapport publié sur la plateforme d’information Rossiyskaya Gazeta qu’il était prévu de lancer des vols charters de Moscou et Mourmansk vers le Svalbard à l’automne 2023, ce qui permettrait aux touristes russes de visiter l’archipel sans visa.

Aujourd’hui, Pyramiden compte moins de 20 habitants. Avec le ‘flot de touristes’ attendus de Russie, la vie pourrait bien renaître dans l’ancienne ville minière. Photo : Wikimedia Commons

On sait que, selon le traité du Svalbard, ratifié en 1935 par l’Union soviétique de l’époque, la Russie a le droit d’exploiter les ressources de l’archipel, principalement le charbon. Trois colonies russes ont été construites sur l’archipel à la fin des années 1920 et dans les années 1930 : Grumant, Pyramiden et Barentsburg. Aujourd’hui, l’exploitation du charbon russe, autrefois importante, a toutefois cessé dans la localité de Pyramiden, tandis qu’elle est encore en cours à Barentsburg. Mais là aussi, l’activité s’affaiblit et le village rétrécit.

Le traité du Svalbard ne prévoit pas seulement la démilitarisation de la zone, mais il garantit également que les Russes n’aient pas besoin de visa lorsqu’ils se rendent directement de Russie au Svalbard.

Actuellement, seuls des vols au départ de Tromsø ou d’Oslo sont disponibles pour le Svalbard et les citoyens russes ont besoin d’un visa Schengen pour voyager. En raison des sanctions qui ont suivi l’invasion de l’Ukraine, cette voie est quasiment impossible pour les citoyens russes.

À Barentsburg, des hôtels et quelques installations doivent être construits pour les touristes attendus. Photo : Heiner Kubny

Svalbard sans visa

Pour un vol direct de la Russie vers le Svalbard, l’obligation de visa pourrait être levée cet automne. Des représentants de la Fédération de Russie se penchent déjà sur cette question. L’opération avec un petit avion nécessite une escale à Mourmansk. Avec de gros avions, un vol direct depuis Moscou serait même possible.

Ildar Neverov a déclaré à l’agence de presse publique Ria Novosti qu’un total de 10 milliards de roubles (110 millions d’euros) d’investissements était prévu. Par exemple pour des hôtels, des remontées mécaniques, des restaurants et des musées à Barentsburg et Pyramiden.

Le ministère norvégien des Affaires étrangères indique en revanche que les compagnies aériennes russes ne sont pas autorisées à utiliser l’espace aérien norvégien, ce qui concerne également le Svalbard, selon les informations d’Oslo. Il existe certes des exceptions, mais Arktikugol n’en a pas demandé jusqu’à présent, poursuit le communiqué.

Comme l’aéroport se trouve à Longyearbyen, des questions logistiques se posent en plus des questions diplomatiques, concernant le transport ultérieur des passagers vers Barentsburg et Pyramiden. Par le passé, Arktikugol y a déjà fait escale avec des vols charters pour ses travailleurs, qui ont ensuite été transportés par bateau ou par hélicoptère jusqu’à Barentsburg. Mais l’infrastructure logistique n’est adaptée à aucun des deux sites administrés par la Russie pour accueillir des groupes plus importants. Une extension de celle-ci devrait également être discutée avec la Norvège, notamment en ce qui concerne les impacts environnementaux.

Heiner Kubny, PolarJournal

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