C’est la fin du charbon. Il y a un peu plus de 24 heures, une ère s’est terminée à Longyearbyen. Pendant des décennies, la centrale électrique a fourni de l’électricité et de la chaleur en utilisant le charbon du Svalbard. En passant au diesel, les émissions de CO2 sont réduites de moitié.
La production d’énergie à base de charbon à Longyearbyen n’était plus adaptée depuis longtemps, et les défenseurs de l’environnement réclamaient cette mesure depuis des années. Hier, le moment était enfin venu. À 10h20, Hugo Olsen et Odd Jostein Sylte de Svalbard Energi ont éteint la dernière centrale à charbon de Norvège en appuyant sur un bouton. Depuis lors, la majeure partie de l’énergie provient de générateurs diesel.
Bien que le diesel soit à peine plus respectueux du climat, il ne peut être qu’une solution intermédiaire sur la voie d’un approvisionnement énergétique entièrement renouvelable. Mais ce changement permet tout de même d’éviter l’émission annuelle d’environ 35 000 tonnes d’émissions de dioxyde de carbone – la centrale à charbon émettait en effet près du double de CO2 chaque année.
Svalbard Energi est convaincu que le diesel assurera l’approvisionnement en énergie même pour les jours les plus froids. Néanmoins, la centrale de charbon restera en place pendant un an comme solution de secours.
Selon Guttorm Nygård, le directeur général de Svalbard Energi, les quelque 2 600 habitants de Longyearbyen pourraient surtout ressentir le passage au diesel au niveau du porte-monnaie. Il a déclaré à NRK qu’il régnait une grande incertitude concernant le prix du diesel, due en principalement à la guerre en Ukraine et encore aggravée par la guerre au Moyen-Orient.
Le gouvernement norvégien veut continuer à réduire les émissions de gaz à effet de serre au cours des prochaines années et vise un approvisionnement en énergie 100 % renouvelable. La transition est également en cours et des panneaux solaires ont déjà été installés sur de nombreux bâtiments. Des éoliennes fournissent déjà de l’électricité à la commune la plus septentrionale, située à 78 degrés de latitude nord. Pour atteindre cet objectif, la biomasse et la géothermie joueront certainement un rôle, tout comme les énormes batteries de stockage.
Terje Aunevik, le président nouvellement élu du conseil municipal de Longyearbyen, se tourne également vers l’avenir et souhaite désormais accélérer progressivement le développement des énergies renouvelables.
Depuis 1983, la centrale électrique au charbon, qui a été arrêtée, fournissait de l’énergie à Longyearbyen. Son prédécesseur était en service depuis 1920. L’arrêt de la centrale signifie également la fin prochaine de plus de 100 ans d’exploitation de charbon. Jusqu’à la fin, le charbon provenait de la seule mine norvégienne restante, « Gruve 7 ». D’autres mines existent aux Svalbards, à Barentsburg, exploitées par la Russie.
Julia Hager, PolarJournal
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